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La chanson de la cigale
6 octobre 2020

DIX CHANSONS POUR UNE ÎLE DÉSERTE – DIEZ CANCIONES PARA UNA ISLA DESIERTA

A VAVA INOUVA - IDIR

idir 1

La musique est pour moi un aliment essentiel au même titre que la poésie. C’est ainsi que je me suis mis, un jour, à réfléchir sur les dix chansons que j’emporterais sur une île déserte.

J’ai choisi pour commencer cette série A Vava Inouva du chanteur berbère Idir, décédé au mois de mai 2020, que je viens d’écouter sur France Inter accompagnée d’un commentaire de l’excellente romancière Alice Zéniter.

A Vava Inouva entra dans ma vie au début des années 2000 grâce à mon amie Emmanuelle Houlès, directrice, dans ces années-là, de l’Alliance Française de Mar del Plata.

Je fus immédiatement subjugué, aussi bien par la voix du chanteur kabyle que par la mélodie, une mélodie qui, si vous l’entendez le matin, restera dans votre tête jusqu’au soir.

https://www.youtube.com/watch?v=-l5Lljccytw

La chanson date de 1973. Idir, de son vrai nom Hamid Cheriet, un jeune géologue kabyle qui, attiré par la musique, avait fait des études au Conservatoire d’Alger, la présente dans une émission de radio.

A Vava Inouva (Mon petit père) devient alors un immense succès. Tout d’abord en Algérie, dans le reste du Maghreb ensuite et, finalement, dans le monde entier.

Le sujet de la chanson, une berceuse, provient d’une vielle légende berbère qui raconte l’histoire d’un vieil homme prisonnier d’une forêt peuplée de fauves et d’ogres affamés. Reclus dans une maison, il n’ouvrait la porte à sa fille que si elle faisait tinter ses bracelets.

« Je t'en prie petit père,  ouvre-moi la porte

O fille Ghriba fais tinter tes bracelets

Je crains l'ogre de la forêt petit père

O fille Ghriba je le crains aussi.»

Dans une Algérie oú la langue arabe et la religion musulmane sont les patrons imposés par le pouvoir en place, A Vava Inouva devient une sorte d’hymne berbère et Idir l’un des chefs de file d’une nouvelle génération de chanteurs.

Il devra d’ailleurs s’exiler à Paris, en 1975, quand le régime de Boumedienne instaure une censure de plus en plus sévère.

Tout au long de sa vie, Idir a soutenu les idéaux d’égalité, de fraternité, d’ouverture et de multiculturalisme.  En 2019, il avait manifesté soutenir le Hirak, le mouvement de contestation algérien.

Chaque fois qu’il revenait chanter sur son sol natal, un public enthousiaste était au rendez-vous. « Ce n’est pas un chanteur comme les autres. C’est un membre de chaque famille», avait dit d’Idir Pierre Bourdieu.

https://www.youtube.com/watch?v=Z_WEEh3I5OY

 

idir

La música es para mí un alimento esencial de la misma manera que la poesía. Así fue que, un día, me puse a pensar sobre las diez canciones que llevaría a una isla desierta.

Elegí, para comenzar esta serie, A Vava Inouva del cantante bereber Idir, fallecido en mayo de 2020, que acabo de escuchar por France Inter acompañada por un comentario de la excelente novelista Alice Zéniter.

A Vava Inouva entró en mi vida a comienzos de los años 2000, gracias a mi amiga Emmanuelle Houlès, directora, en aquellos años, de la Alianza Francesa de Mar del Plata.

Fui inmediatamente subyugado, tanto por la voz del cantante cabilio como por su melodía, una melodía que, escuchada por la mañana, quedará en nuestra cabeza hasta la noche.

https://www.youtube.com/watch?v=-l5Lljccytw

La canción data de 1973. Idir, cuyo verdadero nombre es Hamid Cheriet, un joven geólogo cabilio que, atraído por la música, había estudiado en el Conservatorio de Argel, la presenta en un programa de radio.

A Vava Inouva (Mi padrecito) se vuelve entonces un enorme éxito. Por empezar en Argelia, luego en el resto del Magreb y, finalmente, en el mundo entero.  

El tema de la canción, una canción de cuna, proviene de una vieja leyenda berebere que cuenta la historia de un anciano prisionero en un bosque poblado por fieras y ogros hambrientos. Recluido en una casa, sólo le abría a su hija si ella hacía tintinear sus pulseras.

« Por favor, padrecito, abrime la puerta  

Oh hija  Ghriba hacé tintinear tus pulseras

Temo al ogro del bosque, padrecito

Oh hija Ghriba je le temo también.»

En una Argelia donde la lengua árabe y la religión musulmana son los patrones impuestos por el poder, A Vava Inouva se vuelve una suerte de himno berebere y Idir uno de los porta estandartes de una nueva generación de cantantes.

Deberá, por otra parte, exilarse en París, en 1975, cuando el régimen de Boumedienne instaura una censura cada vez más severa.

A lo largo de toda su vida, Idir apoyó los ideales de igualdad, de fraternidad, de apertura y de multiculturalismo. En 2019, había manifestado su apoyo al Hirak, el movimiento de protesta argelino.

Cada vez que volvía a cantar a su tierra natal, un público fervoroso acudía a la cita. «No es un cantante como los otros. Es un miembro de cada familia », había dicho de Idir Pierre Bourdieu.

https://www.youtube.com/watch?v=Z_WEEh3I5OY

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